Cet été je me suis cassé le pied.

L’accident m’a complètement déstabilisée—du choc initial à la lenteur de la guérison qui a suivi l’opération.

Deux mois dans un plâtre.

Je dois réapprendre à marcher, à monter et descendre les escaliers, à sauter, à monter en demi-pointe, et tant d’autres choses.

Chaque pas me rappelle ce que mon corps faisait avant, sans même y penser. Puis, enfin, je réussis à me placer en Guerrier I (un peu).

Je remarque que Vira I n’est pas juste une posture pour moi.

Mon corps semble la reconnaître, comme s’il disait, « Ah oui, je m’en souviens. »

Ce geste, aussi simple soit-il, porte tant de signification. C’est comme retrouver une partie de moi-même qui semblait manquante.

Cela me fait réfléchir à la mémoire du corps.

Quand vous pratiquez une activité physique depuis des années, comme le yoga dans mon cas, c’est comme si le corps gardait ces mouvements quelque part, bien rangés, en attendant. Cette connexion entre l’esprit et le corps dépasse la technique ou l’alignement.

C’est plus intime que ça.

Dans mon corps, c’est le yoga. Ces formes, ces asanas, sont mon lieu de confort.

Mais pour quelqu’un d’autre, ça peut être quelque chose de totalement différent.

Peut-être que c’est un joueur de basket qui dribble, ou un musicien qui répète une progression d’accords familière. C’est le corps qui puise dans sa mémoire, et dans ces moments-là, il y a une sorte de joie, de réconfort, ou simplement de justesse.

Ce qui me frappe, c’est à quel point notre corps aspire à ces gestes et s’en souvient, même après une pause. Le corps ne les oublie pas. Quand vous revenez à la pratique, c’est comme si le corps disait, « Oui, c’est ici que je devrais être. »

Ce processus me rappelle que le corps et l’esprit sont indissociables. Le mouvement n’est pas seulement physique ; il est émotionnel aussi.

Mon tapis de yoga est l’espace où mon corps se sent compris, où tout prend sens. Je réalise plus que jamais à quel point il a besoin de ces mouvements. Ce sont, en quelque sorte, des retrouvailles à chaque fois.

Que ce soit le yoga, la danse, le sport, ou autre chose, je pense qu’il existe pour chacun quelque chose que le corps connaît, quelque chose vers quoi il revient avec une certaine joie tranquille.

Ce n’est pas seulement choisir une pratique ; c’est la manière dont votre corps réagit lorsque vous le faites.

Quand la vie vous oblige à faire une pause, il n’y a rien de comparable au moment où vous y revenez pour la première fois, aussi lent ou incertain que ce soit.

C’est comme redécouvrir une partie de vous-même qui n’est jamais vraiment partie.

En réapprenant à utiliser mon pied, je trouve du réconfort en sachant que mon corps garde en mémoire ces mouvements.

Il suffit de patience et de confiance pour laisser votre corps vous ramener là où il se sent bien.